Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes en Afrique centrale et en Afrique de l’ouest délaissent les médias traditionnels (télévision, radio, presse écrite) au profit des médias numériques sur les réseaux sociaux (Facebook, Whatsapps, Instagram, TIKTOK etc.). Mais que ce soit sur les médias de masse ou les médias sociaux, les informations frelatées ou frauduleuses sont présentes et envahissantes. Face à ces épidémies d’infox, des « gestes barrières » numériques sont plus que jamais à adopter.
Les réseaux sociaux, une concurrence pour les médias traditionnels ?
"Chez nous Facebook est plus qu’un réseau social, c’est devenu un média car tout le monde y a accès » explique l’activiste sénégalais Cheikh Fall, fondateur du réseau panafricain de cyber-activistes."
Si Facebook est apprécié, c’est notamment car cette plateforme réunit au même endroit le divertissement et l’information. En effet, en retrouvant les pages de médias d’informations dans son fil d’actualité, il est plus facile de suivre l’actualité en temps réel qu’aller chercher l’actualité sur les sites des médias. Les réseaux sociaux permettent également d’attirer de nouveaux publics comme les jeunes car les contenus sont plus digestes et surtout plus courts. Enfin, l’information est davantage ciblée car en fonction des pages consultées et aimées, la consommation d’information devient de plus en plus individualisée et sur-mesure. L’internaute peut donc se construire un fil d’actualité à la carte, en fonction de ses centres d’intérêt.
Les réseaux sociaux favorisent l’interaction entre les internautes. Il est ainsi possible de commenter et de voir directement les commentaires associés aux articles publiés. De plus, avec l’option « partage » il est plus simple de toucher une autre cible qui ne serait peut-être jamais allée sur le média d’informations par elle-même. En effet, un lecteur aura davantage tendance à lire un article posté par un « ami », le principe de recommandation étant d’une efficacité redoutable en matière d’information. De ce fait, les réseaux sociaux favorise aussi la visibilité des articles et permet d’élargir les audiences. Une aubaine pour les médias traditionnels, qui voient en ces nouvelles technologies, une belle opportunité d’étendre et mieux cibler leur lectorat.
L’information à l’ère des médias sociaux, quelles opportunités ?
En mai dernier, le président sénégalais Macky Shall dépeint les réseaux sociaux comme le « cancer des sociétés », la « peste mondiale ». Il y a quelques mois, l’ex-président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré provoque une vague de mécontentement populaire en voulant paralyser Facebook via la suspension des connexions mobiles. Tant appréciés que décriés, les réseaux sociaux divisent… et souvent au niveau politique.
Les médias sociaux changent notre manière de consommer l’information. En effet, plus simple d’utilisation, rapide et accessible par presque tout le monde, les réseaux sociaux représentent un excellent moyen de communiquer des informations. Ils permettent de briser le monopole de la fabrique de l’information autrefois détenu par les médias traditionnels. Grâce aux plateformes comme Facebook, tout le monde peut être témoin d’un événement et le partager avec le monde entier dans la seconde qui suit. Chaque utilisateur des médias sociaux devient ainsi un producteur d’information. Cela favorise un accès plus large aux connaissances et à la liberté d’expression. En résumé, l’utilisateur ne se contente plus de consommer simplement de l’information mais contribue également à sa production et à sa diffusion.
Quelles sont les menaces ?
L’utilisation des réseaux sociaux entraîne une réflexion sur la véracité de l’information. En effet, ils peuvent contribuer à la désinformation, entretenir la confusion autour de la problématique des fake news et rendre encore plus difficile de discerner le vrai du faux sur internet. Tout le monde et surtout les plus jeunes ne disposent pas des ressources et des compétences suffisantes pour analyser la fiabilité d’une information. En effet, la réelle controverse provient du fait que tout le monde peut donner son avis sur n’importe quelle question et propager des nouvelles avant même qu’elles affirment ou infirment. Les internautes doivent donc redoubler de vigilance pour être armés à la détection des fausses informations.
En définitive, les réseaux sociaux révolutionnent l’accès à l’information et transforment les citoyens en véritables acteurs de l’information. Lorsqu’ils utilisent intelligemment, ils sont une formidable mine d’informations pour les internautes. Du côté des médias, ils sont un relais précieux pour toucher plus finement une audience. Attention cependant à maintenir haut son niveau de vigilance pour éviter de céder aux sirènes de la désinformation.
