Depuis quelques années, les réseaux sociaux occupent une place de choix en Afrique. Véritable catalyseur d’informations, ils représentent un défi majeur dans la lutte contre la désinformation.
Sur le continent africain, les nouvelles technologies ont propulsé les plateformes de communication au point de devenir incontournables. 384 millions d’utilisateurs sont dénombrés sur le continent.
En Afrique subsaharienne, depuis l’avènement des réseaux sociaux, cinq plateformes se sont distinguées sur le marché. Selon le rapport d’Insider Intelligence début 2023, « Facebook, Instagram et LinkedIn arrivent en tête, suivis de près par Twitter et Whatsapp ». Depuis, la tendance a changé avec Tiktok.
L’émergence de TikTok
En 2016, Tiktok a fait son entrée en ligne. Propulsée par l’engouement des réseaux sociaux, la plateforme de vidéos courtes se présente désormais à la seconde place dépassant ainsi Instagram. En juin 2023, le réseau social chinois est utilisé par 60 % des sondés alors que six mois auparavant seulement 28 % sont recensés dans l’étude « State of social Media 2023 ».
En septembre 2023, le cabinet de sondage Geopoll a lancé une étude sur 4 170 personnes au Ghana, au Nigeria, au Kenya et en Afrique du Sud afin de traquer les habitudes d’utilisation des réseaux sociaux. Facebook est alors toujours la principale application avec 82 % de l’échantillon qui l’utilise activement. Selon le média britannique The Guardian, cité par l’agence Ecofin, « d’ici la fin de l’année, TikTok dépassera YouTube en tant que plateforme de médias sociaux que les utilisateurs passent le plus de temps à regarder ». La croissance exponentielle de la plateforme laisse à penser qu’elle se positionnera à la première place d’ici 2025 en termes de nombre de minutes passées sur les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux : terreau de désinformation
La popularité de ces réseaux sociaux est souvent accompagnée par une vague de désinformation et de fake-news qui ne cessent de se répandre.
En Afrique, avec une moyenne d’utilisation supérieure à 2 h 24 par jour et allant jusqu’à 4 h 20 pour les Nigérians, les réseaux sociaux sont devenus un véritable catalyseur. Les populations les moins instruites sont les plus impactées. Elles occupent, par conséquent, une place majeure dans les campagnes politiques, les grandes actualités, les conflits divers, etc.
La manipulation de la perception a un impact considérable sur l’instabilité sociopolitique, économique et la santé publique. La rapidité de diffusion de l’information, qu’elles soient vraies ou non, et le nombre de population ayant accès à ces canaux, rendent la lutte contre la désinformation complexe. Il est incontestable que les réseaux sociaux sont devenus un enjeu dans la lutte contre la désinformation.