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Au Burkina Faso, le pays de l’Homme intègre, la presse traverse des moments difficiles. Cet État était pourtant considéré comme l’un des pays du continent africain les plus indépendants en matière de liberté de la presse. Ce dernier se classait en 41e position sur 180 en 2022 selon le classement de « reporters sans frontières ».

La liberté de la presse au Burkina faso

Au Burkina Faso, le pays de l’Homme intègre, la presse traverse des moments difficiles. Cet État est pourtant considéré comme l’un des pays du continent africain les plus indépendants en matière de liberté de la presse. Ce dernier se classe en 41e position sur 180 en 2022 selon le classement de « reporters sans frontières ».

Liberté de la presse au Burkina Faso

Depuis le putsch de janvier 2022 qui renverse le président Kabore, l’insécurité et l’instabilité politique ne cessent de se renforcer. Cet évènement a un impact considérable en matière de sécurité et d’accès à l’information pour les journalistes. Dans un tel contexte, les autorités de transition ont la volonté de contrôler l’information et ses acteurs.

Burkina Faso, un paysage médiatique dense et dynamique

Internet

Le Burkina Faso dispose d’un paysage médiatique dense. On comptabilise près de 80 journaux, 185 radios, 32 chaînes de télévision et 161 sites de presse en ligne. Cependant, seulement 10 % des burkinabés ont accès à internet en raison du coût et de la faiblesse des infrastructures du pays. Effectivement, le pays doit la majorité de son réseau auprès de ses voisins. Néanmoins, depuis 2015, le pays met en place de nombreux projets afin de renforcer la couverture géographique et de réduire les coûts.

Télévision

La télévision est le média le plus populaire au Burkina Faso. En effet, 83 % de la population regarde la télévision au quotidien. 35 % des burkinabés possèdent un téléviseur, parmi lesquels 76 % habitent en ville et 22 % en zone rurale.

Dans la capitale, avec un choix de 32 chaînes télévisées, les Ouagalais passent en moyenne 2h36 par jour devant leur téléviseur. Les programmes sont majoritairement en français. Néanmoins, plusieurs chaînes locales diffusent dans les douze langues nationales les plus parlées du pays.

Radio

La radio, avec des chaînes nationales, communautaires, confessionnelles, d’information, commerciales et politiques les burkinabés disposent d’un large choix d’écoute avec près de 130 chaînes.

De plus, avec une présence dans les zones urbaines et rurales, il constitue le seul média à apporter une réelle importance aux langues nationales. Sur l’ensemble de la population, 58 % écoutent la radio au quotidien. Le taux d’écoute s’élève à près de 2h22 par jour dans la capitale.

Presse

La presse écrite enregistre un faible niveau de lectorat. Le taux de vente reste faible, car la majorité des journaux sont en français, la langue officielle. Cependant, elle est comprise uniquement par 20 % de la population. À cela s’ajoute que les habitants distribuent les journaux principalement dans la capitale à cause d’un système de distribution limité.

Le taux d’alphabétisation des adultes (individus de plus de 15 ans) reste faible au pays. En effet, selon la banque mondiale, le taux d’alphabétisation est de 46 %. Heureusement, ce taux est en train d’augmenter. Depuis le 17 février 2023, le ministre de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Joseph André Ouédraogo, lance une campagne d’alphabétisation. Cette dernière débute dans la province du Bazega, et s’étend à plusieurs régions.

L’insécurité des journalistes au Burkina Faso

La sécurité des journalistes se dégrade dans le pays ces dernières années. En 2021, pour la première fois en plus de 20 ans, deux journalistes de nationalité espagnole perdent la vie lors d’un reportage à l’Est du Burkina.

La même année, un journaliste français et un réalisateur belge sont expulsés du pays alors qu’ils viennent filmer un documentaire.

En 2022, le gouvernement militaire décide dans un premier temps la coupure totale de l’accès à internet. Dans un second temps, il bloque le géant Facebook. L’accès à l’information devient donc difficile pour les Burkinabés qui s’isolent de l’actualité mondiale.

Plusieurs témoignages de journalistes relatent des tentatives de corruption. D’autres, reçoivent des menaces lors de la diffusion de leurs émissions sur des thématiques d’intérêt telles que le terrorisme, la politique ou la planification familiale.

Par conséquent, pour éviter d’être pris pour cible, des responsables de radios élaguent leurs grilles de programmes. Face à ce phénomène, le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement appelle les journalistes à plus de responsabilités dans le traitement et la diffusion des informations liés au sécuritaire.

« La liberté de la presse n’est jamais définitivement acquise. C’est un combat permanent. »

Un contexte politique instable au Burkina Faso

La Constitution consacrent depuis 1991, la liberté de la presse et le droit à l’information. La diffamation dans la presse n’entraîne plus de peine d’emprisonnement. Néanmoins, elle prévoit de lourdes pénalités, ce qui peut engendrer la fermeture des médias concernés.

En 2019, la dégradation de la situation sécuritaire conduit à une modification du Code pénal, qui sanctionne la diffusion d’informations sur les opérations militaires. Les peines prévues peuvent atteindre 10 ans de prison et de fortes amendes.

Le conseil supérieur de communication

C’est le conseil supérieur de la communication (CSC) qui est chargé de la régulation du secteur de la communication au sein du pays. Il a pour missions de :

– Veiller à l’application des textes relatifs à la communication ;

– Promouvoir la liberté d’expression, le droit à l’information et maintenir le droit d’accès des organes de presse aux sources d’information ;

– Veiller à la protection des droits des citoyens au sein des médias ;

– Fixer les règles de production, de programmation, de diffusion des émissions et des articles relatifs aux campagnes électorales par les médias.

Avec le coup d’État, le gouvernement de transition tend contrôler de plus en plus l’information au niveau national.

Conclusion

La censure de certains médias est de plus en plus fréquente. Récemment, la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre de Radio France International (RFI) a été ordonnée. Ce dernier accuse d’avoir relayé un « message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste » qui annonce le porte-parole du gouvernement burkinabé.

Le gouvernement tient néanmoins « à réaffirmer l’opinion nationale et internationale de son attachement à la liberté de presse et d’opinion » et « au droit du public à l’information ». Aussi, il « invite au respect des règles et principes édictés dans notre pays ».

Si vous voulez découvrir un nouveau paysage médiatique, vous pouvez vous rediriger vers la liberté de la presse au Gabon.

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