La cybersécurité sur le sol africain est un sujet qui revient régulièrement en Une de l’actualité. Ce thème est devenu, au fil des années, un enjeu stratégique à la fois pour les États, mais aussi pour les entreprises et l’institution africaine. Le lien direct entre cybersécurité et cybercriminalité est une réalité. C’est une perte estimée à plus de 4 milliards de dollars sur l’année 2020 en Afrique.
État actuel de la cybersécurité africaine
Les brouteurs ou encore les arnaques aux sentiments sont toujours d’actualité, mais semblent faire partie du passé. Les cyberattaques sont désormais menées depuis le continent africain sur des États. Cela a été le cas en Éthiopie lorsqu’une cyberattaque contre l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information éthiopienne (INSA) menée par un groupe de hackers Cyber Horus Group en 2020. Cette attaque a finalement été contrée par les autorités, mais elle illustre bien que l’Afrique n’est pas à l’abri de subir des attaques complexes comme a pu l’être les grands pays occidentaux.
La vulnérabilité du système africain est tout d’abord matérielle. En effet, la protection physique, mais aussi technique des infrastructures laisse parfois à désirer. En 2018, une étude menée sur le niveau de préparation des pays contre les cybermenaces plaçait l’île Maurice, le Kenya ainsi que le Rwanda en tête de l’étude. Selon l’Union Internationale des télécommunications (UIT), en 2018, seulement 28 % des pays africains avaient une législation sur la protection des données. D’où l’importance d’une sensibilisation sur l’hygiène numérique de l’ensemble des utilisateurs et des entreprises. La sécurité informatique est finalement l’affaire de tous.
Des avancées notables dans ce domaine
La compétence et la maîtrise du sujet de la cybersécurité existent en Afrique. Cependant, une fuite des cerveaux a inévitablement lieu. Les jeunes africains qualifiés préfèrent s’expatrier dans des pays souvent occidentaux, où les salaires et les conditions de vie sont supérieurs. Or, tout reste à faire dans ce domaine en Afrique. C’est pourquoi des écoles spécialisées voient le jour. Il en existe une à Kinshasa, en République démocratique du Congo, nommée Institut africain de Cybersécurité et Sécurité des Infrastructures (Institut CSS). La formation doit se dérouler sur 3 années et s’axe sur l’apprentissage des technologies numériques ainsi que l’acquisition de compétences en management.
De plus, en septembre 2021, la première édition du forum Brazza cybersecurity a eu lieu à Brazzaville. L’objectif étant de permettre aux acteurs du secteur d’échanger sur l’ensemble des questions liées aux menaces cyber grâce aux différents intervenants. Le marché de la cybersécurité en Afrique est estimé à 2,5 milliards de dollars en 2020. Un chiffre qui a croît de 1 milliard de dollars supplémentaire en 2021. D’où l’intérêt pour les différents protagonistes de s’intéresser à ce marché et de mener la transition technologique de l’Afrique en toute sécurité.
Logo du forum de Brazza cybersecurity
